Lancement du débat public sur la construction de 2 réacteurs EPR à Gravelines

Le débat public sur la construction de deux réacteurs nucléaires EPR à Gravelines, près de Dunkerque (Nord), dans un contexte de relance du nucléaire, se tiendra du 17 septembre au 17 janvier, a annoncé mardi la Commission nationale du débat public (CNDP), qui espère une "forte participation".

Ce débat est le deuxième organisé par la CNDP après celui de 2022-2023 sur le projet d'une première paire de réacteurs à Penly (Seine-Maritime) et plus généralement sur la relance de l'atome en France souhaitée par Emmanuel Macron.

En février 2022, le président avait annoncé vouloir construire six réacteurs nucléaires à eau pressurisée de nouvelle génération, avec une option pour huit autres. Les sites retenus pour les trois premières paires sont Penly, Gravelines et Bugey (Ain), avec une mise en service à l'horizon 2035 pour la première paire en Normandie.

Dans la continuité du premier débat, ce second volet se déroulera sur quatre mois, et sera articulé autour de dix grands thèmes. Le débat se tiendra lors de réunions publiques, notamment à Gravelines, Dunkerque, Calais et en Belgique - à la demande des autorités belges -, mais aussi en ligne via une plateforme participative.

L'objectif est d'"atteindre le maximum de personnes", a souligné lors d'une présentation à la presse, le président de la CNDP Marc Papinutti.

Calendrier, conception et coût de l'EPR2, impact environnemental, emploi, cadre de vie, sûreté... "On a essayé d'imaginer tous les sujets", a par ailleurs indiqué Luc Marin, président du débat de Gravelines.

Selon lui, "il y a des inquiétudes sur le risque nucléaire, la radioactivité, les déchets (...) plus largement sur l'environnement et la submersion marine".

Le public est invité à poser des questions aux acteurs du projet et à formuler des suggestions qui pourront nourrir dans le compte-rendu final de la CNDP des recommandations aux acteurs du projet (EDF et le gestionnaire du transport d'électricité RTE), explique la CNDP.

A Gravelines, le projet d'EDF prévoit la construction de deux réacteurs EPR de 1.600 MW chacun sur un site comprenant déjà six réacteurs de 900 MW, un projet d'ampleur pour le territoire dunkerquois qui cherche à décarboner son industrie dépendante des énergies fossiles.

Ce débat public est lancé quelques jours après le démarrage de la réaction nucléaire à l'EPR de Flamanville dans la Manche, prélude à son raccordement au réseau électrique.

Ce chantier accuse douze ans de retard sur le calendrier initial en raison de nombreux déboires techniques qui ont fait exploser la facture, désormais estimée à 13,2 milliards d'euros par EDF, soit quatre fois le devis initial de 3,3 milliards.

Plus importante centrale nucléaire de France et d'Europe de l'Ouest, Gravelines assure "aujourd'hui 70% des besoins en électricité des Hauts-de-France", rappelle la CNDP.

EDF prévoit une mise en service en 2038 pour le premier réacteur EPR.

Le deuxième débat s'ouvre alors même que la CNDP a indiqué dans un avis le 4 septembre être toujours dans "l'attente des réponses complètes et argumentées des maîtres d'ouvrage et de l'Etat sur le programme nouveau nucléaire et le projet EPR2 Penly".

Dans son avis, elle appelait aussi le gouvernement à préciser sa feuille de route fixant les futurs choix énergétiques du pays - et donc la part entre nucléaire et renouvelables. Ce texte de loi était initialement prévu pour l'été 2023.

© 2024AFP