"A l'issue de plusieurs mois de discussions autour du projet de cession de Photowatt et de consultations avec les instances représentatives du personnel, Carbon et EDF Renouvelables annoncent qu'ils ne finaliseront pas l'opération envisagée", a indiqué Carbon dans une déclaration transmise à l'AFP, une information confirmée par EDF Renouvelables.
Carbon a de nouveau assuré jeudi, avoir "bâti un projet cohérent et solide de reprise de site et de développement de l'activité avec la confiance d'EDF Renouvelables".
"Toutefois, c'est à regret que nous constatons aujourd'hui que les conditions nécessaires à la réussite de ce projet n'ont pas pu être réunies", a indiqué Carbon, sans donner davantage d'explications.
Le CSE de Photowatt avait rendu la semaine dernière un avis négatif concernant ce projet, selon une source syndicale. De nombreux salariés avaient fait part de leur inquiétude au sujet de cette opération depuis l'annonce, estimant que le plan de développement était "peu crédible".
Photowatt souffre depuis longtemps de la concurrence chinoise. EDF Renouvelables avait repris l'entreprise, en redressement judiciaire, en 2012. L'entreprise a progressivement fermé des ateliers pour se concentrer sur les plaquettes de silicium à la base des cellules de panneaux solaires.
Le projet de reprise de Photowatt prévoyait un plan d'investissement de 40 millions d'euros avec la création d'une unité de production pour une mise en service "avant la fin de l'année 2025", selon EDF Renouvelables et Carbon, qui ambitionnait de devenir un acteur intégré dans la production de panneaux photovoltaïques, avec la construction d'une giga-usine à Fos-sur-mer.
Le projet d'accord entre le propriétaire actuel et le candidat à la reprise prévoyait le maintien des 170 emplois pendant 24 mois, selon Carbon. Carbon annonçait même viser une augmentation de l'effectif à 200 emplois "d'ici 2026". Mais les syndicats estimaient qu'il n'y avait pas de garanties sur ce plan.
Malgré l'abandon de la reprise de Photowatt, Carbon assure vouloir plus que jamais poursuivre son projet industriel.