Les ventes de chaudières et radiateurs en fort recul en 2023, dans le sillage de la crise immobilière

Les ventes de chaudières et de radiateurs à eau chaude en France ont de nouveau chuté en 2023, sur fond de crise de la construction neuve et de la rénovation, et d'évolution des dispositifs d'aides, ont annoncé mercredi des syndicats professionnels.

Pour les radiateurs comme les chaudières, "les ventes sont au plus bas depuis cinq ans", a déploré Jérôme Pradal, directeur général du fabricant Ariston France, lors d'une conférence de presse.

Cette désaffection témoigne de la mauvaise passe que traverse ce secteur, dans le sillage de la crise de la construction neuve, qui a connu une baisse de 22% des mises en chantiers en 2023, et de la frilosité du marché de la rénovation. Mais la filière impute aussi cette chute à l'évolution des aides.

Le syndicat des industries thermiques, aérauliques et frigorifiques Uniclima et l'Association française pour les pompes à chaleur (Afpac) présentaient mercredi le bilan de leurs ventes de chauffages résidentiels, avec des situations contrastées selon les technologies.

Les ventes de chaudières gaz et fioul ont reculé de 23% en 2023, après -29% en 2022, soit une baisse cumulée de 45% en deux ans. En cause, selon Uniclima, la suppression d'aides publiques en 2022 et le marasme de la construction neuve.

Les chaudières à granulés, solution de prédilection pour remplacer les chaudières fossiles, chutent de 73% en un an, fragilisées par l'envolée des prix fin 2022-début 2023 et l'annonce d'une baisse des aides de 30% à partir d'avril 2024.

Les ventes de chaudières à bois ont elles plus que doublé, sans compenser l'érosion des chaudières à granulés.

La baisse est conséquente pour les ventes de radiateurs à eau chaude qui reculent de 16% en 2023 après -20% en 2022.

Du côté des pompes à chaleur (Pac), les Pac "air-eau" affichent une baisse de 14%, sous l'effet du ralentissement du marché de la rénovation (baisse de 15% des logements aidés par MaPrimeRenov en 2023) et de l'évolution des aides publiques.

Les Pac "air-air" croissent de 13%. Peu aidée, cette technologie est portée par son efficacité, "solution pertinente et efficace" en rénovation comme en neuf, selon la filière.

En 2024, la priorité donnée aux rénovations de grande ampleur freinera encore plus le remplacement des chaudières anciennes par des pompes à chaleur.

Cette perspective suscite "l'inquiétude de la profession sur l'engagement de production d'un million de pompes à chaleur par an", regrette Stanislas Lacroix, président d'Uniclima, en référence à l'ambition affichée par Emmanuel Macron en septembre, dans son discours de planification écologique.

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