L'éolien terrestre est devenu un "gros mot" en France, regrette la patronne d'Engie

Catherine MacGregor, directrice générale d'Engie, leader de l'éolien et du solaire en France, a regretté vendredi que "l'éolien terrestre" soit "devenu un gros mot" au moment où la transition et la crise energétiques nécessitent de mobiliser "toutes les énergies renouvelables".

"Ce sentiment anti-éolien n'a plus lieu d'être dans un monde où on est en urgence énergie tous les jours", a déclaré à des journalistes la directrice générale d'Engie, en marge d'une visite sur un site des parcs éoliens terrestres de la Bretelle et d'Echalot, en Côte-d'Or.

"On a l'impression que l'éolien terrestre, c'est devenu un gros mot, ou un mot tabou", a-t-elle commenté, alors que les projets éoliens, surtout terrestres, font l'objet dans certains territoires d'une vive contestation depuis quelques années.

Pour la dirigeante d'Engie, l'existence d'un "sentiment anti-éolien a du prendre racine avec des projets qui ont été mal réalisés et qui ont tiré la filière par le bas".

A l'occasion du 10e anniversaire de ces parcs éoliens en Côte-d'Or, un projet initié en 2003 mais dont l'exploitation n'a commencé qu'en 2012 en raison de divers recours, la directrice générale s'est félicitée au contraire de "l'appropriation" de ces installations, fruit d'un travail de "concertation" et d'une méthode qui se veut "exemplaire". "Sur le démantèlement (des éoliennes en fin d'exploitation), il faut être exemplaire, nous, on enlève tout", a-t-elle expliqué.

La production annuelle de ces parcs d'environ 80.000 MWh/an permet d'alimenter 37.000 personnes en électricité, "soit l'équivalent de près d'1/4 de la population de la ville de Dijon", selon Engie.

Alors que la "demande en électricité va exploser", "on va avoir besoin de nucléaire mais cela ne suffira pas, il faudra beaucoup d'énergies renouvelables, du solaire, de l'éolien, en mer et terrestre. C'est important de dire que l'éolien terrestre va contribuer à ce mix énergétique équilibré", a encore souligné Mme MacGregor.

Le gouvernement a présenté lundi un projet de loi pour accélérer le développement des énergies renouvelables afin de rattraper le retard de la France, un texte concentré sur le solaire et l'éolien en mer.

Emmanuel Macron, qui lui-même prône de diviser par deux le rythme de déploiement de l'éolien terrestre prévu jusqu'à présent, a reconnu qu'il en faudrait.

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