Electricité: la baisse de consommation s'est confirmée en 2023

La France a connu en 2023 une nouvelle baisse de sa consommation d'électricité, résultat d'une volonté de sobriété mais aussi en réaction à l'inflation, selon un bilan de l'année dévoilé mercredi par le gestionnaire des lignes à haute tension RTE.

"En 2023, la consommation d'électricité en France, corrigée des effets météorologiques (ndlr: indépendamment des variations météo d'une année sur l'autre), a représenté 445,4 TWh, soit un recul de 3,2 % par rapport à 2022, où la consommation avait déjà atteint un creux de 460,2 TWh du fait de la crise énergétique", a indiqué RTE dans son "bilan électrique 2023".

Elle passe même largement en-dessous des niveaux de consommation de 2020, première année de la crise sanitaire (458,7 TWh), et "il faut désormais remonter au début des années 2000 pour trouver des niveaux de consommation comparables à celui de 2023", souligne RTE.

La baisse "a concerné tous les secteurs" (résidentiel, industriel, tertiaire), souligne RTE. Les résultats d'une enquête menée avec l'institut Ipsos sur un large panel (13.000 personnes) "suggèrent que cette diminution n'est pas uniquement le résultat de démarches de sobriété volontaires mais découle également d'une réaction de la population et des acteurs économiques vis-à-vis de la hausse de prix dans l'ensemble de l'économie".

Cette baisse de la consommation, conjuguée à une hausse de la production (+11%), a éloigné les craintes de coupures qui avaient entouré la fin 2022, avec des circonstances "particulièrement exceptionnelles", a souligné Thomas Veyrenc, directeur exécutif du pôle stratégie, prospective et évaluation de RTE.

Il avait alors fallu faire face à une crise de l'hydraulique (plus faible production depuis 1976), des craintes sur l'approvisionnement en gaz liées à la guerre en Ukraine et une crise historique de production du nucléaire français, touché par un phénomène de corrosion.

Celle-ci a connu un "redressement partiel" (+15%) à 320,4 TWh, indique RTE, qui souligne que l'on reste loin des standards des années précédentes (394,7 TWh en moyenne sur la période 2014-2019).

L'hydraulique s'est également redressé (+18%), grâce à de meilleures réserves d'eau, mais il est talonné par l'éolien (50,7 TWh contre 58,8 pour l'hydraulique) qui a connu un boom (+31%), "parce que le parc installé a été important et aussi parce que l'année a été venteuse", a souligné M. Veyrenc, alors que la production solaire a également atteint "des volumes record" (21,5 TWh).

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